NACHET Camille Sébastien 1799-1881

Nachet et Fils 1853-1967

 

 

Nachet Camille Sébastien fut d’abord militaire. Il entre chez Vincent Chevalier comme apprenti en 1833.

En 1839, C. S. Nachet ouvre son propre atelier à Paris en commençant par fournir des lentilles achromatiques à des fabricants de microscopes en france et à l’étranger, notamment Lerebours, Brunner, JGA Chevallier, Abraham Abraham et d’autres.

L’enseigne « Nachet, opticien » changera plusieurs fois d’adresse au cours de cette période :  ; rue Boucher, 1 ; quai des Fleurs, 17 ; rue des Grands-Augustins, 1 ou rue de la Monnaie 1839-1851  ; rue Serpente, 16 (1854-1863).

En 1842, il crée ses premiers microscopes.

En 1847, il s’associe avec son Fils Jean Alfred à l’adresse Rue des grands Augustins (ou rue de la Monnaie) de 1839 à 1851.

Lors de la grande exposition de Londres en 1851, Nachet reçut une médaille d’or pour son travail. 

En moins de vingt ans, Nachet devient à son tour l’un des grands fabricants européens de microscopes.

A partir de 1853, les appareils sont signés « Nachet et Fils, 16 rue Serpente, Paris ».

Les premiers objectifs à immersion à eau d’aprés Amici apparaissent en 1855, ainsi que les condenseurs à grande ouverture.

En 1856, le catalogue de Nachet et Fils, 16 rue Serpente à Paris, propose un choix important d’appareils.

Des petits et grand modèles, type Lerebours à tambour, qui ne seront totalement abandonnés qu’en 1870.

Des petits modèles, avec un curieux pied ovaliforme qui persistera jusqu’en 1872 ; mouvement rapide par coulisse, mouvement lent par vis de rappel.

Des grands modèles, où le pied en fer à cheval porte deux colonnes reliées par un axe horizontal sur lequel s’articule tout l’appareil ; platine tournante avec surplatine à mouvements rectangulaires, condenseur à trois lentilles; ils sont inspirés des modèles anglais, notamment ceux de Ross.

De nombreux modèles spéciaux : microscopes à deux ou trois oculaires pour observations simultanées, microscope renversé pour études de chimie, microscopes binoculaires, ainsi que des loupes simples de dissection et de nombreux accessoires.

Dans ce même catalogue de 1856 figure un extraordinaire microscope de poche, véritable chef d’œuvre de miniaturisation. Destiné particulièrement à trouver sa place dans une trousse médicale, il mesure, fermé, 9x5x4 centimètres. Malgré sa petite taille, il comporte, lorsqu’il est ouvert, un mouvement rapide par coulissement, un mouvement lent par vis micrométrique, un miroir d’éclairage, trois objectifs (n° 1, 3 et 6) et un oculaire. Le boîtier de cuivre doré est garni intérieurement de velours rouge. Ce petit bijou vaut 180 francs. Il figure pour la dernière fois au catalogue de 1872.

En 1862, Nachet et Fils, dirigé alors complètement par Alfred Nachet, s’installe 17, rue Saint-Séverin, à Paris. Son catalogue comprend maintenant des objectifs à correction pour tenir compte de l’épaisseur de la lamelle, des objectifs à immersion à eau ainsi que des revolvers porte-objectifs à axe oblique, ce qui permet d’éloigner de la platine les objectifs qui ne sont pas en service.

Deux nouveaux modèles de microscopes inversés apparaissent en 1872.

Un modèle destiné à la Biologie permet d’observer des organismes vivants dans des milieux gazeux ou des liquides déterminés.

Sur la platine est fixée en trois points une cellule de verre étanche avec des tubulures d’entrée et de sortie pour les liquides ou les gaz. Pour que la cellule d’observation puisse rester immobile, la platine est seulement assujettie au mouvement lent de mise au point ; c’est le corps entier du microscope qui se déplace non seulement verticalement mais aussi horizontalement dans deux directions rectangulaires.

Le prix d’un tel modèle spécial est de 500 francs.

Un grand modèle pour la chimie possède un trajet optique qui peut atteindre le mètre, d’où un grossissement très important. Pour la première fois le renvoi du faisceau optique n’est pas réalisé par un prisme (Nachet avait appris chez Chevalier à utiliser les prismes avec beaucoup de compétence), mais par un miroir argenté réalisé suivant la technique mise au point par Foucault pour la mesure de la vitesse de la lumière , c’est à dire un étamage solide à l’argent. Sans objectif, ce grand modèle vaut 800 francs. Il peut se transformer en photomicroscope en remplaçant l’oculaire par une chambre photographique.

Un microscope spécial pour l’étude des roches voit le jour en 1881 : platine et objectif tournent en même temps à l’intérieur du statif qui reste immobile. Ce dispositif élimine un centrage toujours difficile de la platine et permet une détermination facile d’angle, notamment en polarisation. Prix élevé : 1200 francs, avec le dispositif de polarisation.

Les objectifs pour immersion à l’eau, à la glycérine ou à l’huile de cèdre sont présents, ainsi que le condenseur selon Abbe à trois lentilles, perfectionnement de celui qui était déjà utilisé depuis 1858. La vis micrométrique de type continental équipe tous les modèles à partir de 1885. Les objectifs apochromatiques, sans spectre secondaire, et les oculaires compensateurs correspondants apparaissent en 1898, mais leurs difficultés de réalisation entraînant un prix élevé ne les feront pas adopter.

Nachet et Fils couvrent tous les besoins des microscopistes avec un matériel d’excellente qualité.

En 1871, il emménage au 2 rue Mignon.

En 1872 il déménage au 17 rue Saint Severin . Il y reste jusqu’en 1914.

Depuis 1886, ils ont adopté pour les objectifs le pas de vis dit « universel », établi par la Royal Microscopy Society de Londres ( RMS), 20,32 mm de diamètre.

La firme est alors dirigée par Jean Alfred Nachet seul jusqu’en 1899, puis par la suite avec Albert Nachet. Elle absorbe en 1896 l’ancienne Maison Hartnack, Prazmowski, Bézu et Hausser.

Au catalogue de 1908 apparaissent de nouveaux modèles adoptant une potence formant poignée ; le mouvement lent, dont l’axe est horizontal, porte un tambour divisé en 1/1000ème de mm; la platine à mouvements rectangulaires fait corps avec la monture et n’est pas démontable. Les grands modèles conservent la suspension du statif sur un axe horizontal supporté par deux colonnes. Un appareil « Grand modèle n° 2 » avec tous ses accessoires vaut alors 1000 francs.

Les microscopes Nachet continuent leurs fabrications pendant la première moitié du XXe siècle, sous la direction de Albert Nachet, sans innovation majeure. En 1935, toujours installés 17 rue Saint-Séverin à Paris, ils proposent une gamme étendue d’appareils, dont un nouveau stéréomicroscope, le « Nacor ».

Un grand modèle avec éclairage et photographie incorporés voit le jour en 1950. Il est surtout destiné à des usages spéciaux. En 1952, il est envisagé la fabrication d’objectifs à miroir dont la mise au point se maintient aussi bien en infrarouge qu’en ultraviolet ; il est prévu trois modèles, d’ouverture numérique 0,3, 0,5 et 0,75; mais les difficultés de leur réalisation et leur manque de contraste dû à l’obturation centrale partielle ne semblent pas avoir permis leur commercialisation régulière.

Le catalogue de 1954 propose diverses versions du modèle E, modèle classique, inclinable, sans éclairage incorporé. Ils peuvent être équipés de la rallonge binoculaire Nacoblic.

Le modèle H est nouveau et original. Sur une base rectangulaire, dont les côtés inclinés servent d’appui-mains, est fixée à l’arrière la potence, de forme, anguleuse, qui porte à sa partie inférieure le bouton commandant la mise au point rapide ; à l’avant de la base, une deuxième potence courte, indépendante, supporte la platine, carrée ou ronde, avec, en partie basse, le réglage micrométrique. L’éclairage incorporé est assuré par une ampoule de 6 volts, 5 ampères, avec collecteur aplanétique et diaphragme iris de champ. Les divers accessoires sont facilement interchangeables. Les examens peuvent s’effectuer en lumière transmise, en fond noir, en polarisation, en fluorescence pour la recherche des mycobactéries ou en contraste interférentiel suivant le brevet Français Nomarski. Les objectifs, calculés pour une longueur de tube de 160 mm, ne reçoivent un traitement antireflet que sur demande. Un tel appareil, avec quatre objectifs et quatre oculaires, vaut à l’époque 260000 francs, anciens francs bien entendu.

En 1960, le Directeur des Etablissements Nachet est Monsieur Loury, gendre d’Albert Nachet, lui-même fils d’Alfred Nachet.

La firme se heurte de plus en plus à la concurrence étrangère, notamment allemande et, bientôt, japonaise. Les microscopes biologiques occupent moins de place dans ses fabrications qui s’orientent vers l’industrie.

En 1967, les « Microscopes Nachet » sont absorbés par le groupe SOPELEM qui continue les fabrications à Paris. Au catalogue de 1969 figure un modèle destiné aux laboratoires d’analyses médicales, le N 200. L’adoption d’un éclairage posé sur le pied permet d’inverser le statif, le groupement des commandes en position basse facilite le travail prolongé. L’appareil peut recevoir une optique à grand champ pour l’établissement des formules leucocytaires, ainsi qu’un contraste de phase simplifié pour la numération des thrombocytes. Cependant, il ne peut être adapté à l’immunofluorescence.

Le Nachet 300 est totalement modulaire. Le socle comporte un éclairage incorporé en bas voltage. La platine assure les mises au point rapide et lente par deux boutons séparés, en position basse. La tête bi ou trinoculaire ainsi que le revolver porte-objectifs se positionnent de part et d’autre de la potence à l’aide de glissières ; il en est de même pour les condensateurs qui peuvent être en fond clair, en fond noir, en contraste de phase ou en lumière polarisée. Un illuminateur pour observation en lumière réfléchie peut s’interposer entre la potence et le tube binoculaire, permettant l’examen en épifluorescence.

Ces appareils sont signés NACHET-France, 17 rue Saint-Séverin, Paris Ve

A son tour, SOPELEM est acquis en 1986 par Micro-Contrôle, qui avait été fondé en 1962 et possédait depuis 1969 une usine de fabrication de haute précision à Brigueuil.

Micro-Contrôle avait également acquis la Société Maître, spécialiste des tables et bancs optiques en granit. Micro-Contrôle relève le nom de Nachet en créant une division indépendante « Nachet-Vision ». Le siège social se trouve 11 rue Jean-Mermoz à Evry.

  • Au salon de la Physique de Paris en 1987, Micro-Contrôle présente un nouveau procédé d’observation microscopique en relief, le « Stéréoscreen » qui utilise des lentilles gaufrées. Cet appareil est avant tout destiné à l’industrie.
  • 1992 : Absorption de Micro-Contrôle par Newport qui ne conserve que la branche micro-déplacements du groupe.
  • Nachet se restructure en société anonyme indépendante et se replie sur son usine de Dijon, 7, rue Ernest-Chaput.

Par la suite, la construction des microscopes devient totalement indépendante.

La nouvelle firme se nomme « Nachet S.A. ». Siège social et usine se trouvent à Dijon, 7 rue Ernest-Chaput. Nachet S.A. produit une gamme étendue d’appareils pour l’enseignement, la recherche et l’industrie :

Stéréomicroscope, avec éclairage incorporé par tube fluorescent ;

Microscopes d’enseignement, avec éclairage incorporé et équipement possible en contraste de phase, polarisation, épifluorescence ;

Microscopes de recherche, MI 250, modulaire, permettant tous les types d’éclairage. Les objectifs sont corrigés soit pour 16 cm, soit pour l’infini.

Nachet S.A. est le seul constructeur de microscopes existant encore en France. Créée en 1840 par Camille-Sébastien Nachet, la firme est l’une des plus anciennes du monde.

2010 : Cessation d’activité de la société NACHET VISION ordonnée par le tribunal de commerce de Dijon le 4 mai 2010.

Liste des microscopes de NACHET Camille Sébastien 1799-1881
Trier parTitre
  • NACHET Camille Sébastien 1898 inv 216
  • NACHET Camille Sébastien 1863 inv 356
  • NACHET Camille Sébastien 1856 inv 360
  • NACHET Camille Sébastien 1856 inv 341
  • NACHET Camille Sébastien 1853 inv 194
  • NACHET Camille Sébastien 1853 inv 154